Sommes-nous juste en train de prendre du bon temps ou quelque chose comme ça ?
Je redoute juste le moment où tu poseras ta tête sur mon épaule
Où tu murmureras : pensons à l'avenir bébé.
A vrai dire, j'ai beau prendre du plaisir à me triturer intellectuellement, je ne trouve jamais plus de jouissance que dans une soirée pizza/dvd/clopes, seul ou accompagné, sans considérations bassement philosophiques qui ne feraient que nuire à l'alliance magique de mon nouveau Danao. C'est un petit bonheur passager qui finira vite par nous ennuyer, selon la qualité du film et la vitesse d'inhalation.
Si le film est bon, si la pizza est bonne, on ingérera vite tout ça, on le digérera tout aussi vite, et on ira vite le défequer partout, sur un blog ou sur des crétins en espérant être le premier à déclamer tout ça.
Qu'elle est belle, cette illusion de se croire fin, lucide et essentiel, parce qu'on a osé un pseudo-pamphlet généraliste sur la société et qu'on est fier d'avoir déblateré sa petite leçon. Pourtant, j'y ai pris du plaisir, même si personne ne l'a commenté mon bel article. Ca m'aurait fait plaisir.
Méthode simple pour continuer à se faire du mal
Tu es jeune, tu fais des petites expériences de vie. Tu découvres l’amour, le travail. Premier sentiment, ça y est tu te sens utile. Sauf qu’il est là ton petit parallèle, c’est qu’on n’est pas crédibles. On n’a pas le sérieux suffisant. Un jeune, c’est un peu con, ça touche à tout, ça écoute de tout, ça fait ses premiers jugements, ses premières petites réflexions politiques, philosophiques, il est content, il va en cours, il se cultive.
Mais ça reste d’un bas étage affolant.
Je ne demande rien à personne, je fais ce qui m’apporte du plaisir à moi. Je vais en cours, j’apprends des trucs, la plupart ne me serviront à rien, mais ça encore on s’y fait. Une culture générale, ça peut toujours servir. Après, je m’occupe, je me divertis. Tu peux être qui tu veux, quand tu te mets aux même niveau de ceux à qui tu causes, tu n'es plus vraiment toi. Est-ce un mal ? Est-ce un machiavélisme qui renie ta vraie nature ? Ta nature est simplement multiple. Tu peux faire le con, l’intello, le sérieux, le blasé de tout. Tu joues, tu jouis mais après ? A quoi ça te sert tout ce plaisir, ça te mène où ?
Tu veux être mince pour plaire, devenir un artiste pour le plaisir de la scène ou sportif pour celui de l’effort physique, tu veux du fric pour te gaver devant les mille chaînes de ta télé à dix briques, c’est bien, moi je suis heureux parce que je demande rien à personne, je ne cherche pas les emmerdes, les obstacles je les contourne, je suis le personnage que je veux paraître quand je veux paraître.
Pour les autres, je suis quoi, cyclothymique, blasé, bizarre, rien à foutre, tout le monde aime être le centre du monde, tu es modeste par tradition, mais tu es juste humain et ta nature c’est simplement de plaire à ton semblable. Tu as une bite, prends toi des trous ! Tu as un trou, prends toi une bite ! Jouis ! Il n’y a que ça qui te procure cette sensation unique, ce petit rien qui stimule cet inconnu inconscient.
Méthode simple pour occuper ses dimanches sans Michel Drucker.
Une existence-canapé. Tu (te) cherches, tu t’inventes toi-même en tant que petit homme. Et tu t’entoures. Dès ta naissance, tu avais autour de toi des humains comme toi, ils te ressemblaient, donc tu es allé vers eux, tu étais attiré, et tu les as aimés. Tu aimes ta famille, et ensuite tes amis, ceux qui pensent comme toi. Alors il y a du monde qui vient s’asseoir à côté de toi sur le canapé, toi tu les écoutes et tu te cultives, tu deviens intelligent, tu réfléchis mieux, tu fais des raisonnements, et t’as de la culture pour parler de tout ce qui t’entoure. Et t’essaies de comprendre. Tu manges, tu bois, ça fait fonctionner ta petite machine d’homme, tu prends du plaisir, tu discutes, tu rencontres un amour, sur le canapé, tu baises, t’es tout content de te sentir actif. T’apprécies une œuvre d’art, tu trouves ça beau, c’est l’imagination, ça te fait planer. Tu approuves en dodelinant, tu critiques en éructant ton mépris. Et tu contemples la basse-cour qui se dresse devant toi. C’est ta télé, c’est ta fenêtre sur la vie, tu regardes les autres à travers le filtre de l'art et tu t’interroges, et tu te marres. Et quelque part t’en jouis.
Les gouffres n'existent peut-être que pour ceux qui les inventent. Ils construisent des passerelles, ils peuvent y passer leur vie. Il y a d’autres encore qui se plaignent de tout ça, des gouffres et des ponts, et ceux qui se plaignent des autres et qui finissent solitaires blasés. Ou imbéciles heureux. Il y a parfois un gouffre : plus de chips, plus de bière, plus d'amis, plus d'amour. La vie, c'est quand on a encore l'argent pour racheter ou la passion de l'autre pour rechercher et recommencer à échanger.
Mais les gouffres n’existent en fait que pour ceux qui savent les voir. Sinon tes passerelles seraient inutiles. Après, c'est juste une question de réaction, vivre avec ou se plaindre, construire ou creuser toujours plus profond, le gouffre dans le gouffre, le vide dans le vide. C’est une question de nature. L'autre est la dernière chose dont on a envie mais il faut encore et toujours le chercher. Et tu le jettes comme un mouchoir quand il ne t’intéresse plus, quand après t’avoir flatté ton orgueil, il ne t’aura pas apporté assez de plaisir.
C'est connu, son canapé, son film de vie larmoyant, sa boite de mouchoirs et le tas de mouchoirs vides.
Si sur ton canapé tu ris des autres, si tu cherches rien, tu trouves rien alors tu t’ennuies. On reste un peu seul avec tout ce cynisme. Maintenant, les autres sont dans leur propre canapé, et ils peuvent rire de toi, chacun son tour. Et puis quand ils ont fini de rire, ils t’oublient, comme tu les as oubliés. A force de rester dans le canapé, t’auras formé ton petit gouffre à toi, mais comme un choix, pas une fatalité. Ca sera ta jolie petite victoire sur la vie.
Allez R., je te paierai une bière.
Mais c’est ça, tes petites réflexions, tes petites études, ton petit boulot, ta petite retraite, et ta petite tombe. A la limite, ton nom dans un dico, deux trois blaireaux à ton enterrement et tu seras quitte. Et pendant tout ce temps, tu jouis de ceux qui t’entourent, tu fais ton mariole, tu veux être le centre de leur attention, car t’as ce sentiment quand ils t’écoutent parler ou jouer, qu’ils t’appartiennent. Et tu échanges, et tu en jouis, c’est vrai. Et tu as même ce foutu recul. Sur ce qu’on est, sur ce qu’on fait, pourquoi on le fait. Tu es devenu un homme bien sur un canapé qui s'enfonce. Et vivement dimanche qu'on s'emmanche.
La vanité ce n'est qu'un mot
Mais c'est le pire de tes défauts
Celui que je ne supporte pas
Le seul qui m'éloigne de toi
Celui qui me fait dire tout bas
Quelquefois, à mi-voix
La vanité est un pêché
Je voudrais tellement t'empêcher
De tout gâcher, de gâcher ça
De tout briser d'un geste las
De remiser au débarras
L'amour fou qui rend fou
Reines et rois
La vanité est une offense
A l'âme perdue de l'enfance
A mon intelligence ou pas
Peu m'importe le résultat
Peu m'importe le résultat
Il n'est pas digne de toi
La vanité vue sous cet angle
N'est pas la main qui nous étrangle
Juste le soleil qui t'ennuie
Lorsqu'on voudrait qu'il reste droit
Mais à la longue, on s'aperçoit
Qu'elle fissure le futur délicat.
Pour se faire plaisir :
Re:
C'est ma petite récréation à moi, ça laisse même pas de séquelles. Ca me donne pas ton avis sur la question tout ça.
Mais je n'ai pas assez l'envie de me "prendre la gueule" pour donner une question à tout ça.
Merci d'être passée en tout cas :)
Re: Re:
Re: Re: Re:
Ma question : être blasé du sujet est-il plus évolué que de continuer à étaler ses pompeuses réflexions et ses conclusions toutes faites ? Je n'ai pas de but à tout ça, peut-être les commentaires élogieux à mon égard qui me renforcent dans ma position, mais cela ne reste que secondaire.
Est-ce un recul supplémentaire ou un stade supérieur que de s'offrir le luxe d'être blasé/de ne pas répondre à ce genre d'articles ? :P
Re: Re: Re:
Je ne pense pas. Tu n'es pas dispensée de ce genre de questions que tu ne pourras juger trop ouvertes et trop peu terre-à-terre. Toi qui m'a l'air devenue rationnelle, tu ne sauras que trop me casser.
Re: Re: Re: Re:
oulahhh!! Dans quoi tu m'embarques, là?! T'as vu l'heure?? ;)
Rationnelle?!! Moi?!! Ah l'insulte! As-tu été faire un tour sur mon joueb débordant d'utopies toutes plus infondées les unes que les autres!! Ce n'est pas le principe du débat que je critique (s'il y a critique, car je ne remets pas du tout en cause tes convictions) et je ne m'élève pas à un rang supérieur car je suis incapable de te dire lequel de nous est dans le vrai (si tant est que cette notion ait un quelconque sens....)
Ah flûte! Ca y est, tu vois!.... tu me fais partir dans des réfléxions complètement barrées alors que nous savons toi et moi que l'énergie que nous prennent ces petites "récréations" comme tu les appelles n'est pas renouvelable! Je m'explique: par le commentaire pas constructif ci-dessus, je souhaitais juste mettre le doigt sur le fait qu'aujourd'hui, les méditations profondes et argumentées, j'ai choisi de les mettre à profit de causes importantes et "techniques", celles qui nécessitent réellement une dissection poussée. Pour ma p'tite vie quotidienne, c'est pas compliqué, je me contente de la vivre et de la savourer sans la disséquer dans tous les sens parce que ça gâche tout. C'est comme faire une analyse de texte sur le passage le plus poignant de ton bouquin préféré... après ça devient fadasse. Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, un passage comme ça, y'a pas besoin de l'avoir rituré et étudié sous toutes les coutures pour pouvoir en écrire un pareil. Ca marche autrement, plus au feeling...
Bref, tout ça pour dire que du recul, oui certainement j'en ai pris en me rendant compte que je préférais parfois utiliser mon énergie à vivre en vrai plutôt qu'à blablater dessus. Mais ça n'est pas valable dans TOUS les cas, je ne remets pas en cause que pour toi, par exemple, et pour d'autres aussi sûrement, c'est très utile de creuser un sujet jusqu'au trognon.
Re: Abolissons
C'est vrai, et je fus bien le premier à m'en rendre compte en l'écrivant, c'est bien difficile de vivre naturellement et simplement en ayant conscience du bazar de ce foutu article. C'était juste un but informatif, l'essentiel c'est justement ensuite d'avoir assez de recul pour n'en faire qu'une petite parcelle de relativisme ^^
Merci :)
Re:
Re-salut c'est re-moi. J'ai relu ton article à une heure plus décente et je voulais savoir si tu pensais réellement ce que tu disais dans ta phrase :"A quoi ça te sert tout ce plaisir, ça te mène où ?"... j'espère que non et que tes mots ont dépassé ta pensée, mais je voudrais quand même connaître ton point de vue...
Au plaisir,
Re: Re:
C'était juste une méthode simple pour faire mon malin en croyant être le premier à avoir découvert qu'aucun but n'avait été réellement précisé pour la Vie avec un grand A.
Le chemin que je prends est celui du plaisir, mais je n'ai justement pas trouvé d'apothéose à celui-ci, de finalité :)
P.S. : Et mes métaphores ne sont pas dures à comprendre tudieu :P
"Comment prenez-vous le fait que à une époque vous n'existiez pas?" (trouvé dans un questionnaire de blog!)
De mon point de vue, qui est seulement le mien, il n'y a AUCUNE finalité au plaisir, voire au bonheur ou plutôt ils sont leur propre finalité... puisqu'il n'y a aucun sens à la vie ni à la mort d'ailleurs, pourquoi épuiser nos rares neurones (je parle pour moi, hein...) à essayer d'en trouver un? Je te suis complètement sur ta décision de prendre le chemin du plaisir car c'est le seul qui soit raisonnable. Si on a 70 piges à tirer ici-bas, autant les employer agréablement et arrêter de se torturer la tête à savoir pourquoi on est là et pourquoi on sera plus là après et où on ira et où on était... on s'en fout!!! On verra bien, ou on verra pas, d'ailleurs, who cares? Pas moi, en tout cas.
PS: Si Si, tes métaphores (surtout celle des ponts et passerelles au dessus de gouffres béants de solitude ou je sais plus quoi), faut s'accrocher surtout après minuit... C'est limite private joke...
Re:
Heureux de savoir que je ne suis pas le seul adepte...
PPS. : Il n'y a rien de compliqué à s'imaginer une passerelle traversant un gouffre, enfin bon.
Du chat au lapin!
Ta pub chez Briget fonctionne puisque me voilà!
Oui! Alors le lapin.....
Le roi dans Alice aux pays des merveilles qui après avoir lu le poème absurde du lapin blanc conclut gaiment: "Si ça n'a pas de sens, ça nous évite toutes sorte d'ennui, voyez-vous puisque nous ne sommes plus obligés d'en trouver un"
En fait trouver un sens à la vie et aux choses est très fatiguant...
le seul sens que j'ai pu trouver à ma vie est celui ci et je m'en félicite depuis longtemps.
ptitetsu