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Fit (but you know it)

Et un soir, ils sont venus me parler du politiquement correct, autour d'un bol de bière, cinq-six cacahuètes, la bobonne en tailleur. Mais elle, était debout.
En fait c'était au téléphone, un genre de polar sans policiers, juste comme ça, comme une habitude, le dialogue tout aussi téléphoné : on vire évidemment de la météo à la médiologie de Régis Debray, celui qui veut qu'on soigne les vieux autrement qu'au Sevran, on remet sur le tapis les rideux en mouroirs, qui ne se culbutent plus, à qui l'hédonisme rappelle une conquête passée, vous savez, quand j'avais vingt ans pendant le service, un peu avant l'Algérie, parce qu'on a fait la guerre, tout ça.

Le politiquement correct, c'était peut-être ne pas glorioler son noeud, c'était ne pas se la raconter au Botox/Inrocks/Revival 80's. C'était aussi ne pas connaître Ulysse 31, tenter de laisser les trentenaires avec leur chemisette du vendredi.
Mon ami, de nos jours, il faut du croustillant, de l'original.

Du déviantarisme, de la démocratie subversive, le contre-pouvoir de tes deux sur mon écran, dans mes bannières, mes affiches, histoire de voter écolo, histoire d'envoyer un peu au téléthon ; et c'est d'accord pour le remake des Frères Pétard, mais seulement avec photos à l'appui. Ou un lauréat branleur aux prochaines cérémonies huppés, dans les cafés où il ne faut surtout pas en boire. Aujourd'hui comme sur Internet, vous savez le grand chose, il vaudrait mieux que tu édites ton opinion, toi qui piaffe de donner ton avis sur tout. Tu contribues, sans le savoir, toi qui refuse d'avoir un maître.

Je pensais qu'évidemment, au vu du Beau de l'aérien Charles, toujours bizarre, on pouvait s'envoyer des e-cards "Love from Stépane" avec notre faciès porcin et ta putain de culture alternative (embrasse Laure Adler). Ton permis de penser, je te le fous au cul. J'aurais essayé, tout comme toi, mais quand ta queue retombe, ça fait baver Bobonne.

Au téléphone, on a dit ça, quand on était petit. Quand on avait pas encore pris les précautions, par rapport au sexe sale, quand on ne connaissait pas le sexe faible, quand la seule préoccupation c'était l'épilation.

Quand ça te gagne au torse, la contre-culture, t'as bien envie de la cracher. Il m'a dit de maigrir un peu, tout est mince dans ce milieu.

Le cul sur la moquette, j'ai pensé au grand-père, et aux thunes qui te font envie, toi qui fait le mariole dans la cuvette. Le politiquement correct, c'était le point-virgule. Les Libertines, TV on the Radio, Piers Faccini chez Libé, l'angine de Christophe Miossec. Laïcisme, le nouvel élan. 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

Écrit par Novembre, le Mercredi 22 Décembre 2004, 22:00 dans la rubrique Chroniques.

Pour se faire plaisir :

pas-pareil
pas-pareil
01-01-05 à 03:54

Tiens, j'aime bien le "au vu du Beau de l'aérien Charles, toujours bizarre.."
Je sais pas si c'est de toi, mais c'est un chouette jeu de mots à tiroirs.