Il y a cette fille, Laura Le Cirière, Laurie Carelier, Aurélie quelque chose, dont j’ai rêvé jeudi dix-huit au matin. Il vaudrait mieux digérer ses pulsions, rêver de meurtre ou de meutes cruelles. Je gagne un espoir à chacune de mes défaites. Quant à ma petite fiancée, elle m’est disponible et attentive. Elle me redonne du goût, pour des choses qui n’en ont plus : cafés sans sucre, repas sans sel, elle me répare.

Peu à peu, quand je l’étreins, la soupire, et l’embrasse lentement, je sens monter en moi le désir d’univers, plongés dans l’infini, se noyer à jamais, quand la grâce m’atteint rien que pour un instant, que je me délaisse de son éphémère prison.

Aurélie, celle que je n’aurai plus. Parce que ce n’était pas fait pour ça.
J’aurais voulu l’aimer, lui dire que c’est beau de vivre, lui écrire un poème encore, nous construire, devenir ton ciel, partir avec toi, m’envoler, m’enlacer, me libérer, vivre.

Des princes de l’ennui. Des anges de la déraison. Nous serons l’ultime.

Mes petites fiancées. Dans mes rêves d’un jour, dans mes nuits de lumière blanche. Toute cette éternité qui m’éreinte. Dans mon spleen sporadique, dans toutes ces foutues fuites.